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RTBF. Hommage à une figure liégeoise bien connue

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Georges Yu 1927-2012

Georges Yu« Mes funérailles ? Je désire que cela soit sympa et un peu rigolo. Le NOIR n'est que convention. Que les invités viennent dans toutes les couleurs, et en musique… »

Ses enfants, beaux-enfants, petits-enfants, son frère et sa belle-soeur ont la tristesse de vous faire part du décès de

Monsieur Georges Yu

né à Liège le 17 décembre 1927 et y décédé le 9 novembre 2012


Le défunt repose au funérarium Germay, Rue de la Liberté, 26 à 4020 Liège où la famille reçoit les visites de 17 à 19 h. La cérémonie d'adieu se déroulera le mardi 13 novembre 2012 à 9h30 au funérarium Germay, elle sera suivie de l'inhumation au cimetière de Sainte Walburge. Réunion au funérarium à 9h15.

Cinéaste, réalisateur, comédien liégeois d'origine chinoise.

Aimant sa ville, aimant les peuples du monde, ancien résistant.

Homme aimant la liberté, la fraternité, la solidarité...


Georges Yu a commencé sa carrière comme comédien à Paris, dans le théâtre et le cinéma. Il joua notamment pour Jean-Pierre Melville et Jean Cocteau (« Les enfants terribles », 1950). Il tint le rôle de Chapuis dans « Le déjeuner sur l'herbe » (1959) de Jean Renoir et apparut dans divers films de fiction français ou allemand. A la même époque, il travaille pour la cinémathèque de Paris où il a été embauché par Henry Langlois, personnage illustre du monde du cinéma et créateur de la grande cinémathèque.

  1. Georges Yu années '60
  2. Georges Yu années '60
  3. Georges Yu dans les Enfants terribles de Melville et Cocteau en 1950

Ses retours à Liège sont nombreux. Liège est sa ville natale, sa ville de coeur. En 1956, profitant de son séjour en la cité ardente, il réalise « Les Rues de Liège » avec un ami cameraman où il investit toute l'affection que lui inspire la ville de son enfance. Ce film sera diffusé en de nombreux festivals et se verra même présenté, à l'époque, à la télévision polonaise ! Plus tard, bien plus tard, ce film connaîtra une autre destinée encore ! …

  1. Au montage de Les rues de Liège (1956) avec Jean Gonnet à Paris 1955
  2. Photogramme du film première balade

La fin des années '60 verra son retour définitif dans la cité ardente. Il prend part aux premiers feux du centre de Liège de la RTB où il mène, à la radio, l'émission consacrée à l'immigration italienne, « Ciao Amici ».

Puis, il commence, dans les années '70, une longue carrière à la télévision au cours de laquelle, parmi bien des missions, il travaillera pour « L'Europe des Régions », « Cinéscope » « Magasine F » ou « Sans rancune », l'émission « caméra cachée » de la RTB d'alors.

A cette époque, il s'investit également dans la série « Itinéraires » et réalise quelques portraits, à la fois sociaux et chaleureux, au nombre desquels « Bonjour Facteur » décrit l'image d'une profession alors précieuse et respectée pour le lien social, le lien humain que ses travailleurs établissent au quotidien. Dans les années'70 encore, son affection pour sa ville l'amène à réaliser « Une nuit ce jour-là », portrait nocturne et poétique d'une ville parmi d'autres villes du monde. Il recevra, peu après, une « Antenne de cristal » décernée par les « journalistes critiques » de la télévision.

Dans les années '80, il travaille régulièrement pour l'émission « Télétourisme » produite par Guy Lemaire. Et l'année 1987 verra le Liégeois d'origine chinoise faire son premier voyage jusqu'en Chine ! Cette année-là, en effet, il accompagne, avec une équipe de télévision, 300 jeunes Belges partis en « représentation culturelle et économique » avec le train Bruxelles-Pékin. Toute une aventure dont il ramènera des images pour le moins précieuses. Un « Strip tease » suivra avec « Voyage autour de ma chambre ».

  1. Georges Yu réalise en Sardaigne pour la RTB (émission L'Europe des régions, début des années 70)
  2. Georges Yu à gauche à la fenêtre au départ du train Bruxelles-Pékin 1987
  3. Georges Yu années 80
  4. Train Bruxelles-Pékin dans la presse

Les années'90, le verront quitter la RTBF mais pas le cinéma documentaire. En 1993, à l'occasion d'une soirée culturelle et associative dans le quartier St Léonard de Liège, est projeté… « Les Rues de Liège », ce film qu'il avait réalisé en 1956 et qui était resté, oublié dans une cave, pendant près de 40 ans ! Le succès est énorme. D'anciens collègues, présents dans la foule, Jean-Claude Riga, réalisateur-producteur, le sollicitent : pourquoi ne pas réaliser une « suite », un regard contemporain (nous sommes en 1993) sur le Liège de 1956 ?

Une aventure commence alors qui durera longtemps. « Les rues de Liège, balade à deux temps, 1956-1996 » est présenté à plusieurs reprises au cinéma Le Parc, à la télévision belge, sur TV5 international, diffusé à des milliers d'exemplaires en cassettes VHS ! En 2003, preuve de son caractère « universel », le film est même diffusé sur CCTV6, l'une des chaînes nationales de la télévision chinoise et se voit encore, régulièrement présenté, diffusé, y compris à la RTBF ! A cette heure, « Les rues de Liège, balade à deux temps, 1956-1996 » connaît une nouvelle diffusion en format DVD et augure encore de fort beaux jours de diffusion… tant ce film se trouve à la fois enraciné dans notre ville et porté à jeter un regard fraternel sur le monde tout entier…

  1. Projection du film Les rues de Liège (1956) à l'église Sainte Foy (Liège) devant un public très nombreux (1993)
  2. Photogramme du film deuxième balade
  3. Les rues de Liège, Balade à deux temps, 1956-1996
  4. Les rues de Liège, Balade à deux temps, 1956-1996 en DVD
  5. Georges Yu avec Alain Marcoen (directeur photo) pendant le tournage de Les rues de Liège, Balade à deux temps (1995)

Georges Yu a quitté ce monde comme il a vécu : en homme libre ! Au retour d'une promenade, une chute lui a fait perdre conscience avant de lui faire perde la vie.

Cinéaste, réalisateur, militant infatigable pour le lien humain, le vrai, le grand, il aimait l'humanité, la justice et la fraternité… Georges Yu était un homme amoureux de la vie. S'il part un peu, il fait partie de ces êtres qui laissent des traces et des sédiments fertiles. Il restera pour toujours au fond de chacun d'entre nous.

Voir la mer, une fois encore...

ROGER BEECKMANS,

Cameraman, cinéaste, écrivain.
A la fin d'un tournage pour le film (en cours)
« Sur la piste de Yu Bin »

Cher Jean-Christophe,
Je suis rentré, hier soir, face au soleil couchant. Quelle métaphore après cette journée passée aux côtés de ton père. Je me chantais ce chant des jeunesses communistes, sur la musique de Chostakovitch : « il va vers le soleil levant notre pays »… Les images tournées, quelle chance nous avons eue, me paraissaient importantes dans ton projet non pas comme des temps de respiration, mais comme l'expression des sentiments que ressent un fils devant son père, amoindri, qui lutte encore contre les trahisons du corps et celles, plus terribles encore à mes yeux, que sont les faiblesses de l'esprit. Cet homme que j'ai connu, en perpétuelle révolte, m'a profondément bouleversé, comme un miroir tendu vers la vieillesse partagée. Voici ce quatrain pour le temps écoulé :

Dans les yeux de ton père, comme un miroir tendu
J'ai revu mon passé, nos images perdues
Par le temps rendues floues et sans doute embellies
Souvenirs de deux vieux qui ont chanté complies.

Pour les mécréants que nous sommes, les complies sont les dernières prières de l'office, avant le repos du soir.

Amicalement,

Roger.

  1. 2. 3. Tournage pour Sur la piste de Yu Bin, avec Roger Beeckmans

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